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NOIR DE BOUGIE

18 mars 2024

UNE HISTOIRE DE FAMILLE

C’est une histoire de famille, une histoire que l’on raconte de génération en génération, de grand-mères à petits enfants. Mais comme les mères au fourneau transmettent à leur fille une recette de cuisine qui se modifie au fil des générations, chacune lui apportant son tour de main, ajoutant un ingrédient secret, supprimant un composant " qu’on ne trouve plus ", s’adaptant au goût du jour et  aux goûts de ses invités, cette histoire de famille telle que je l’ai entendue enfant de ma grand-mère n’a peut-être qu’un lointain rapport avec la réalité qui la fit naître. Moi-même je n’ai retenu que ce qui me touchait, et depuis, inconsciemment, j’ai rempli les vides avec ma propre histoire, mes sentiments changeant comme girouette, année après année. Parfois je me demande même si cette histoire s’est déroulée dans ma famille ? Si quelque bisaïeule romantique ne l’a pas lue, inventée, rêvée peut-être et incorporée naturellement à notre histoire.
Pour seule et bien contestable preuve une très ancienne photographie minuscule et passée aujourd’hui perdue ! d’une maison imposante dont la façade est recouverte de blocs de pierres noires.
Venons en à l’histoire, elle est courte et triste.
Claudia, c’est le nom de l’héroïne, celui que me contait ma grand-mère lorsque j’étais  enfant. À la fin de sa vie elle ressassait cette histoire, ayant perdu tout autre souvenir, mais alors elle l’appelait Louise. Je la nommerai Iris pour les vers de Jean Lorrain :

Oh ! les grands iris odorants,
Les  grands iris noirs de ténèbres.

Iris, encore jeune, d’une mélancolique beauté, les yeux brillants et fauves, s’habillait couleur d’automne, tissu crissant comme feuille morte. Elle aima pour la première fois, une personne indigne de cet amour trop vibrant, trop exclusif. Peut-être n’aima-t’elle que l’idée d’aimer qui n’admet ni désenchantement ni  compromis ?
Trompée, bafouée, ignorée, elle s’enfuit. Elle acheta au diable vauvert une maison massive au milieu d’un parc assombri de cèdres  millénaires. Elle en fit recouvrir la façade, visible de la grille, d’un placage de grandes pierres noires scellés, irrégulières, comme une carapace funèbre. Elle ne sortit plus de ce mastaba. Parfois les promeneurs apercevaient sa silhouette à la fenêtre, toujours élégante, pour elle seule, pour l’idée encore vivante qu’elle se faisait de son amour mort.
Voici une histoire de ma famille comme je la transmets à mon tour, sans illusion sur l’exactitude des détails, sans certitude sur sa réalité, une histoire tissue de noir, et parsemée de larmes d’argent.

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7 février 2024

LES DEUX TABLEAUX

Comme peintre je recouvre souvent un tableau ancien ou sans intérêt par une couche de Gesso pour en repeindre un nouveau et cela parfois à plusieurs reprises. Il reste souvent trace de l'ancien par une épaisseur qui affleure à la surface nouvelle. D'où l'idée de cette petite nouvelle.

Marien V. Lyon, 29 janvier 2024

Les murs de mon appartement sont couverts de tableaux accrochés à touche-touche comme dans le Theatrum pictorium de Téniers le jeune. Tableaux chinés en brocantes à petit prix pour lesquels j’ai eu  un coup de cœur sans me soucier ni de la notoriété du peintre ni de sa modernité et encore moins du jugement de mes amis : une petite marine au charme fou, brumeuse et presque effacée par l’usure de la toile jusqu’à la corde, se glisse entre une grande nature morte où de lourdes pivoines d’un rose maladif n’en finissent pas de mourir et un nu d’atelier de formes lourdes, de couleurs terreuses, écrasé par un monstrueux cadre aux moulures flexueuses et tarabiscotées auquel je n’ai pu résister etc. Tous les murs de toutes les pièces – cabinet de toilette et d’aisance compris – sont ainsi tapissés jusqu’aux plafonds d’œuvres de qualité douteuse qui ont su inexcusablement trouver grâce à mes yeux dépravés.
Et pourtant j’augmente encore ma collection de "croûtes" affriolantes, j’en resserre l’accrochage sur les parois, j’en dispose sur les portes qui semblent alors ouvrir sur des univers magiques.
La semaine dernière, j’ai déniché un petit paysage tout ce qu’il y a de plus banal, une campagne romaine avec sa ruine au soleil, ses cyprès, son troupeau de chèvres, quelques nymphes et, dans un lointain bleuté, un bord de mer ou le coude d’un lac ; de format vertical et de taille moyenne, peint sur un carton épais, sans cadre. Malgré les mensonges éhontés et intéressés du brocanteur : "une œuvre exceptionnelle du XVIIe siècle, anonyme, mais sûrement due au talent du Cavalier d’Arpin ou autre célébrité maniériste romaine, je vous le cède pour une bouchée de pain, que s’en est un crève-cœur ! mais comme je vois que Môsieur est connaisseur je suis sûr qu’il  tombera entre de bonnes mains, etc." j’en tenais pour ce tableau et l’achetais plus cher qu’il ne valait sans discuter. Depuis, exposé à la place d’honneur de mon salon, sur un chevalet ancien et contourné il ne cesse de me fasciner.
Pourquoi Grand Dieu ! Rien de remarquable dans ce poncif dix-neuvième siècle, brossé sans originalité ni style, avec une application distraite comme devoir d’écolier obligé et ennuyeux.
Mes yeux le recherchent, s’y plongent, scrutent avidement un au-delà que je pressens, une douceur qui m’appelle, un murmure qui n’est ni le bruissement les oliviers, ni le babillage des nymphes ni les sonnailles caprines. "Viens, entre en moi, parcours moi, égare toi dans mes chemins" murmure le paysage mais il m’oppose comme une tapisserie de verdure, un décor de théâtre pastoral, l’obstacle de sa toile.  Je reste prisonnier de son apparente surface.

 
Anselme M. Lille, 12 juin 1950

Je ne suis pas un grand portraitiste et si je le croyais le regard dépité de mes modèles devant leur image peinte saurait m’en dissuader. Un seul portrait dans toute mon œuvre plutôt tournée vers le paysage mérite de rester et ce portrait là – qui me suit de son beau regard triste du matin au soir – je dois non le détruire, je n’en aurais pas le courage, mais le cacher à mes yeux fuyants et malheureux. Un an jour pour jour qu’Albertine est morte  dans un affreux accident, jetée par son cheval affolé contre un arbre, la nuque brisée, le visage défiguré. Un an dont chaque jour m’est un reproche muet, une souffrance secrète et intime. Mes amis m’ont sincèrement plaint pour cette perte sans savoir mon égoïsme, mon indifférence, ma sournoise méchanceté à l’égard d’Albertine qui n’attendait de moi qu’un mot gentil, un sourire confiant, un geste d’affection et ce portrait si ressemblant me les réclame chaque jour où plutôt mendie chaque jour ce mot, ce sourire, ce geste. Mettre fin à cette torture quotidienne en détruisant ce tableau serait la tuer une seconde fois comme je m’accuse sourdement de l’avoir tué une première fois par ma sécheresse et ma cruauté distante. Je n’en peux plus de ce reproche muet, je dois y mettre fin pour retrouver la liberté, l’insouciance, la joie de vivre. Aujourd’hui je vais recouvrir son portrait d’un de ces paysages faciles pour amateurs peu exigeants, une de ces campagnes romaines avec sa ruine au soleil, ses cyprès, son troupeau de chèvres, quelques nymphes et, dans un lointain bleuté, un bord de mer ou le coude d’un lac comme j’en barbouille à la pelle, qui me font vivre modestement et honteusement quand je pense au talent qui m’a été donné. Et si ce paysage-paravent me devient aussi insupportable que le portrait qu’il camoufle je m’en soulagerai dans quelque brocante de charité, qu’il aille loin de mes yeux et de mon esprit mendier secrètement auprès de  quelqu’un d’autre l’amour que je n’ai pas su lui donner.

4 février 2024

DIALOGUE DE MEUBLES

Ce blogue redémarre après quelques années (cinq je crois) de vacance sous une forme un peu différente : des textes, de petits textes, des nouvelles, poésies, etc avec des illustrations libres. Des textes personnels parfois issus d'ateliers d'écriture. Le premier s'intitule

"Dialogue de meubles" :

Mollement installé dans mon salon je m’efforçais de suivre l’intrigue tarabiscotée d’un livre qui me tombait des mains. Les paupières vacillantes donnaient loisir à mes yeux et à mon esprit pour détendre mon attention mal occupée par ces phrases indigentes.
Doux relâchement postprandial aux rêves légers comme des insectes ailés bourdonnant comme eux.

— J’étais l’ordonnateur d’une fête de famille que les meubles, un temps réunis dans mon salon, commençaient à animer de leur conversation.  Dans le brouhaha qui s’installait la grande glace -- posée sur la tablette d'une cheminée -- au cadre vieil or coiffée d’angelots sut faire entendre sa voix maniérée, consciente de son rang.

« Chers amis de rencontre, j’en suis à ma troisième cheminée ; je me souviens avec nostalgie d’un grand salon lyonnais au plafond inaccessible, à la moquette de laine épaisse d’une riche couleur ocre. Là tout n’était que chuchotements et parfum de roses. Je reposais sur une confortable tablette de marbre noire, sans ornements au linteau pour me faire ombrage, reflétant à mon pied un petit éléphant d’ébène et une pendule en bois marqueté dont je n’ai jamais vu que le mécanisme.
Je passe sous silence ma deuxième cheminée, étriquée et fendue. Refléter un salon petit bourgeois, une télévision criarde et des occupants de même farine, mes dorures en rougissaient de honte.
Aujourd’hui je ne me plains pas de ma troisième cheminée. Trop voyante, décorée comme une cocotte, elle me relèguerait volontiers au second plan si l’on ne levait irrésistiblement les yeux jusqu'à mes angelots joufflus  de stuc appuyés sur une vasque débordant de fruits, de fleurs et de feuilles d’acanthes. Je reflète le grand lustre à pampilles de cristal, quel plaisir de pouvoir converser avec quelqu’un de mon monde».

Le grand lustre, majordome d’antan au style inimitable, se contenta d’entrechoquer délicatement ses cristaux, discret acquiescement. Restant sur son quant-à-soi il n’évoqua pas son âge d’or,   le château de ses origines ni, déchéance, son précédent emploi, ce petit salon auvergnat si bas de plafond que la plus basse de ses pampilles caressait, sans plaisir, la rugosité d’une table de ferme, massive comme une vache laitière.

« Vous souvenez-vous de moi ?» dit alors à la grande glace la voix feutrée d’un petit meuble d’angle, un bar quart-de-cercle à placage acajou et dessus en lourd marbre sombre, «non bien sûr, vous ne pouviez me refléter, nous étions contre le même mur. Je pense toujours à notre salon lyonnais avec une douce nostalgie. Vous souvenez-vous du maitre de maison proposant à ses hôtes son "v"hisky comme on le prononçait  au début de son arrivée en France dans les salons bourgeois ?».

La porte du bar d’angle s’entrebâilla pour un sourire qui s’acheva en soupir.

«Comme je regrette ce temps béni !».

Soupir complice de la grande glace.

Une voix nasillarde troubla le silence mélancolique, un petit secrétaire à secrets interpella le grand lustre.

« Hé ! compère, nous avons connu le même château, nous cohabitâmes un temps dans le boudoir rose de Madame.  Il s’en passait de belles quand Monsieur était à la chasse et souvent d’ailleurs à la chasse aux poulettes…»

« Taisez-vous !»

C’était la première fois que le grand lustre prenait la parole et son autorité naturelle fit taire le ragoteur.

« Ne sommes-nous pas tenus à la plus grande discrétion ? Que l’on n’ait plus à vous le dire !»

Le secrétaire à secrets qui ne savait pas les garder rabattit sa tablette et ferma ses tiroirs, l’air penaud.

Pour détendre l’atmosphère l’armoire normande raconta sur le mode comique ses nombreux déménagements.

« C’est toujours en mille morceaux que je voyage. on me démonte, on me remonte , on me redémonte et on me reremonte ; à chaque opération je perds un organe, une cheville à Lunéville, un rayon à Saumur, ma clé doit dormir oubliée  à Saint-Étienne, depuis je bâille.
De plus, si toi tu contiens toujours des alcools et toi de la paperasse dit-elle au bar et au secrétaire moi je suis le royaume de l’hétéroclite. Je vous passe les pulls, les draps parfumés à la lavande et les albums de photos parfumés au souvenir mais je sens encore les saucissons qu’on mit à sécher sur mon rayon du haut. J’ai abrité les belles reliures d’un bibliophile, les timbres rares et les montres d’un collectionneur obsessionnel, des costumes militaires, un revolver d’ordonnance, des soixante-dix-huit tours et…
»

« Et un raton laveur » ajouta le fauteuil dans lequel j’étais assoupi. Il avait des lettres ayant appartenu à un professeur de français-latin-grec.

Tous s’esclaffèrent, heureux de ce moment de complicité volé au temps qui tout détruit.

« Où irons-nous quand celui-là et la grande glace me désigna d’un reflet, nous laissera tomber?
N’y pensons pas
».

«Carpe diem, allez la sieste est terminée paresseux ! » conclut le fauteuil en m’éjectant d’un bourrade de ses coussins moelleux —

Longtemps je gardais en tête les éclats de rire des meubles de mon salon.

 

15 novembre 2017

BARD 2017

invitation Bard 2017

affiche Bard

28 octobre 2017

INAUGURATION DE LA GALERIE DU COLOMBIER

Vendredi 27 octobre 2017, pour l'inauguration de leur Galerie du Colombier à Vensat dans le Puy-de-Dôme, Anne-Marie et Bernard Reynaud avaient mis les petits plats dans les grands ou plutôt les petits canapés dans les grands .

buffet

Et ils avaient bien fait, car les invités étaient nombreux à partager ce moment artistique et convivial.

monde

Madame Christine Pirès Beaune, députée du Puy-de-Dôme et Monsieur Christian Gauthier, maire de Vensat, ont tenu à participer à cette inauguration  pour montrer tout l'intérêt qu'ils portaient à ce projet devenu réalité de galerie artistique à la campagne

maire députée

par un geste symbolique qui a su faire plaisir à nos hôtes tout sourire.

ruban coupé

Pendant que les invités partagent le verre de l'amitié et échangent leurs impressions,

monde 2

monde 3

présentons une œuvre de chacun des artistes amateurs (par orde alphabétique).

"Bertille" d'Anouche, acrylique et collage.

Bertille

"Sous la mer" de Nicole CHALUT, acrylique et collage de matériaux.

soous la mer

Une coupe en bois tourné de Daniel GUETAUD.

tournage

"IRIS" raku de Véronique HANOTEAU.

raku

"Marie Louise", grand-mère d'Anne-Marie, ancienne propriétaire des lieux, huile et collage de recettes anciennes.

Marie-Louise

"Carrière au rocher bleu" de Jean Valette, huile.

carrière

L'exposition est encore visible dimanche 29 octobre de 14h à 19h, à ne pas manquer.

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23 octobre 2017

UNE GALERIE VENSATOISE

Redonner vie à une maison de famille auvergnate en respectant le charme des vieilles demeures,

escalier

c'est le beau projet d'Anne-Marie Reynaud, peintre amateur, et de son mari, Bernard, grand bricoleur.

pierre d'évier

La maison était couronnée d'un colombier, naguère arrasé, comme on le voit sur cette représentation.

ancienne représentation

Première réhabilitation, reconstruire le colombier,

colombier

pour en faire un bel atelier d'artiste, ouvert à la lumière auvergnate.

atelier

Deuxième projet artistique, faire d'une grange voisine une galerie d'exposition.

entrée

Le nom était tout trouvé, la Galerie du Colombier de Vensat.

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Comme pour la maison d'habitation, garder le caractère rural du lieu.

boeuf

Savoir utiliser l'existant.

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La première exposition de la nouvelle galerie, à laquelle j'ai le plaisir de participer, met en valeur le travail de quatre peintres et de deux artisans d'art.

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Deux niveaux d'exposition.

bas plongée

L'accueil présente une œuvre de chaque peintre et les Rakus de Véronique Hanoteau ainsi que les bois tournés de Daniel Guetaud.

accueil

En mezzanine, la maitresse de lieux, Anne-Marie, expose des paysages de la région, Anouch des visages et des danseuses et Nicole Chalut, peintre vensatoise, des œuvres abstaites vigoureuses et colorées.

 

AM

pigeo

 

Haut vide

pierres

haut 2

Pour moi, des "carrières" et, de saison, des "automnes.

carrière

L'après-midi, une marche entrecoupée d'animations théâtrales,

spectacle

feuillage

attirait beaucoup de monde dans la galerie.

monde

Une réussite malgré un temps changeant et frais, une première  qui ne demande qu'à se renouveler avec d'autres artistes, pour laquelle il faut remercier Anne-Marie et Bernard qui ne manquent pas de projets et d'enthousiasme.

fin

 

5 septembre 2017

LILLE BRADERIE 2017

Après un an de vacance, retour de la grande braderie de Lille, certes bridée, mais qui peut s'en plaindre, la sécurité des bradeux étant bien assurée.

Alors mon butin :

boite ouverte

À priori une boîte de peintre. En fait examinons la plaque au revers de la porte :

plaque

Allen & Hanburys était une entreprise pharmaceutique qui produisait aussi des instruments chirurgicaux et les coffrets pour les ranger. J'ai trouvé (si vous avez le cœur bien accroché ) ceci dans leur catalogue (le système de fermeture est identique au mien).

allenhanbury_0027

Donc c'est une petite armoire détournée par un ou une peintre qui a d'ailleurs, sans beaucoup de soins, ajouter les deux rayons du haut. Elle contient flacons et tubes.

intérieur

Sur le rayon du bas  des flacons "Winsor et Newton's, Rathbone place London", avec un couvercle métallique estampillé du griffon de la marque.

griffon

l'étiquette porte  la mention "painting on fabric". Donc notre peintre peint sur tissus.

Confirmation par les  "londoniens flacons" à bouchons de liège du rayon du milieu "Reeves' silkart colour" (couleur peinture sur soie).

2 flacons

Sur le rayon supérieur, des flacons carrés, d'Allemagne de l'est "Keilitz Silicin Farben", "für Glas u. Porzellan". Donc notre peintre aime aussi décorer le verre et la porcelaine.

On trouve aussi deux boites métalliques de "laque de Coromandel". Ce nom vient en fait des bateaux de la Compagnie des Indes dont les comptoirs étaient à Coromandel.

coro

et de Kruschen salts. Les sels Kruschen étaient un produit pharmaceutique très connu en France dans les années 1920 et 1930. La publicité des sels Kruschen faisait des promesses de santé considérées comme exagérées, des promesses de jeunesse et de bien-être quasiment éternels bien qu’il s’agisse seulement d’un produit contre les effets de la constipation !

Que pouvait bien faire notre peintre décorateur (trice) avec les sels Kruschen ?

Dans le tiroir des tubes de divers formats, les plus nombreux, de la manufacture Bardilis, à London.

Bardilis

Des peintures pour transfert sur tissus, verre ... d'après ce que j'ai tiré de " Every Woman's Encyclopaedia 1", une encyclopédie vers 1910 pour les femmes où l'on trouve des articles pour savoir arranger les chrysanthèmes et composer son trousseau de mariage. Sûrement passionnant ...

Every Woman's Encyclopaedia 1

Volume 1 of articles relevant to women's life in society

http://chestofbooks.com

Refermons notre coffret ayant sans doute appartenu à une anglaise...

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D'autres objets... terminons-en avec les "peintreries".

Deux boites de tubes à l'huile Leroux, photographiées sur le stand du brocanteur avec le livret militaire du peintre : Henri Rogerol.

livret

"L’entreprise Couleurs Leroux, fabrique artisanalement de la peinture à l’huile depuis 1910.

 

Aumont


"Les méthodes de fabrication des couleurs restent à ce jour inchangées. L’utilisation de pigments minéraux (naturels ou éprouvés), mélangés à l’huile de lin, donne naissance à une peinture inaltérable dont la couleur, dans sa profondeur et sa luminosité est quasiment éternelle" nous dit la publicité.

Leroux est à Haumont entre St Quentin et Amiens dans les "Hauts de France".

Henri Rogerol est un peintre, sculpteur, céramiste, né et mort à Douai (en 1947).

Un carton contenait de nombreux dessin de sa main d'objets "art nouveau" pour la maison.

 

applique

Changeons de registre, Les personnages en plâtre d'une crèche.

Crèche

Assez curieux, des couleurs vives, des visages longs à la Greco.

rois

marie

ane

Je n'ai rien trouvé sur cette crèche (belge m'a dit le brocanteur). Avec un peu de restauration de couleurs, dans quatre mois elle aura fière allure.

On continue rapidement,

damas

Un joli pied de table orientale avec incrustation de nacre estampillé "Damas Syrie".

Syrie

Queques gandots émaillés en dégradé.

gandots

Pour finir, un tout petit siège  "monopied" estampillé dans le cuir "Guy Dujardin Péronne" (Armurier à Péronne, dans la Somme).

monopied

Une belle brocante n'est-ce pas.

 

 

 

 

 

26 août 2017

DERNIERS JOURS POUR TROIS REGARDS

Derniers jours pour visiter l'exposition "3 regards" à Rochetaillée.
Samedi 26 août 14h - 18h30
Dimanche 27 août 10h -12h et 14h - 18h30
Après, ce sera trop tard

der

22 août 2017

3 REGARDS - LIVRE D'OR

Quatre commentaires sympa, surtout le dernier :-) du livre d'or.

com 1

com2

com3

com4

L'expo 3 regards est encore visible mercredi 23, samedi 24 et dimanche 25 août l'après-midi.

19 août 2017

UNE VISITEUSE NOUS ÉCRIT :

Le livre d'or recèle des pépites :

 

 "Dès l'entrée, on est accueilli par un  hommage au lieu qui permet  cette exposition "Trois Regards" :  l'emblème de Rochetaillée décliné  de trois manières très différentes. Le ton est donné.

2 regards
 Par le biais de l'accrochage, la cohabitation de ces  trois démarches artistiques  permet  à chacune de se distinguer, sans rivalité, parfois en s'éclairant mutuellement.



 Les oeuvres  figuratives d'Anne Marie REYNAUD fixent le quotidien sur la toile :  vieilles  bâtisses en pierre, animaux familiers ou pas, souvenirs colorés,  perspectives  sur la ville ou la nature...

 

coq

 

  Parmi tous ces tableaux, il a fallu choisir pour commenter !
Plusieurs visiteurs, avec moi, ont admiré  un bouquet d'épis dont la finesse d'exécution capte le regard.  Un dégradé  de roses très délicat pour des  fleurs peintes au couteau m'a aussi séduite.

 

coquelicot

 

  Enfin, un village niché sur la pente d'une colline, oeuvre présentée sur un chevalet, m'a particulièrement accrochée :   l'artiste s'est orientée vers une simplification cubique des formes au sein d'une nature suggérée par le fondu des couleurs.

Gordes

 


 Avec ANOUCH, on passe dans la puissance du geste, la recherche, la confrontation des "outils" utilisés. Elle propose, à l'étage, un ensemble d'oeuvres narratives.

Deux oeuvres de cette série m'ont  particulièrement troublée :   
    Le visage si doux d'une femme, Athénaïs qui vient aussi d'Athéna, déesse quelque peu guerrière..., insérée dans la brutalité  de coups de crayons, de touches de peinture violentes et débordantes qu'un cadre bleu cherche à contenir malgré tout. Un tableau de "femmes" : celle de la mythologie, flouée, et l'artiste vengeresse ...

Athénaïs
    La pureté d'un visage aux traits délicats, le regard captivant d'un petit garçon d'autrefois, cerné par un chaos de noir et de gris, fortement empreint des traces de pinceau. Pour ma part, l'histoire qu'il m'a inspirée était violemment triste. Question  d'état d'esprit du moment... m'a dit Anouch.

gamin
 Ne pas manquer le réjouissant quadriptyque de la pièce en sous-sol : une oeuvre à la mesure du geste ample  de  l'artiste, placé en contraste à côté de petits tableaux délicats, réalisés à la cire d'abeille et pigments, technique réputée complexe et difficile.

os

 


Jean VALETTE,  présente, lui aussi,  plusieurs aspects de son art. De son ancienne "manière",  il reste les tableaux de la salle d'accueil. On y retrouve la délicatesse du trait, la prise de vue souvent surprenante, les couleurs subtiles auxquelles nous étions nombreux à être sensibles, dans ses oeuvres précédentes. Ici, les thèmes retenus par le peintre semblent évoquer une forme de rupture avec la sérénité : arbres qui tombent, espace minéral où la nature reprend ses droits...

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Dans les autres salles, son nouveau style pictural m'a un peu  cueillie à froid, même si la peinture de l'entrée, Tour blanche sur fond  ensoleillé, annonce déjà LE changement.  

Une fois la perplexité passée, mes yeux et mon esprit se sentant  tout chamboulés dans leur confort habituel, le talent de l'Artiste a encore frappé, en particulier dans la salle du bas :  une série de "Ponts rompus", peints avec une matière brillante, épaisse, colorée. Le symbole du lien, de la relation aux autres, brisé,  disparaît sous la masse d'une peinture mosaïque qui contribue à le déstructurer. Mais, contradictoirement,  mille lueurs éclairent les tableaux :  couleur d'or, de rouge luisant, de vert pastel brillant, comme dans les  cités d'or dépeintes autrefois. Comme si cet acharnement à faire jaillir la matière lumineuse compensait la désespérance du sujet choisi.

pont
Autre tableau qui a interpellé plus d'un visiteur, par son thème et sa structure : La Vanité, qui se multiplie, sombrement dans une matière rugueuse, où n'essaie de surgir que le blanc macabre des dents.  Est-ce que  la trivialité des substances alimentaires inclues dans la  pâte ou  la proximité, en oxymore, des grands squelettes délicats et parfois ironiques d'Anouch,  adoucissent son pessimisme et lui donnent une touche d'humour ?  J'hésite".
crane

Texte, Danièle M.

 

 

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