Entre sculpture et tissage, la peinture au couteau

Il existe une grande variété de formes de couteaux à peindre ou spatules, à ne pas confondre avec couteau à palette, plus grand plus large pour racler sur la palette les restes de peinture ou faire des mélanges de couleurs.

Choisir ses couteaux car on se sert toujours des mêmes, voire les modifier en limant soigneusement les bords est affaire très personnelle. Aucun conseil ne peut remplacer les essais pratiques.
Quelles est leur spécificité ? ils permettent de prendre sur la lame de la spatule des couleurs qui se mèlent avec une part de hasard dans la subtilité du mélange.

Le geste est plus nerveux et la souplesse de la mince lame de métal différente de celle des poils du pinceau. Plus physique ce qui rend sa pratique très agréable. Ce tableau rapide s'appelle "insomnia" (d'après une photo prise une nuit de pleine lune et comme il se doit d'insomnie).

Pour cette "Vanité du peintre" plus élaborée, commencer par un dessin rapide au pinceau à filets, pinceau long et mince, avec une couleur très diluée un peu plus claire que le fond brun foncé et la mise en place au couteau des valeurs de la composition.

Puis retravailler en essayant de ne pas aller trop loin et de bien laisser visible la nervosité de l'instrument, l'oeil forme les dégradés à une certaine distance ; de près il suit le jeu des mélanges comme dans une peinture abstraite.

Comments

[framboise]

Il me semble que cette technique du couteau est particulièrement efficace dans les jeux de lumière où le dégradé clair-sombre est abrupt, me trompé-je?

C'est comme si la lumière en peinture s'accrochait aux reliefs réels créés par le couteau.

C'est remarquable, au final, de ne plus retrouver les petites touches de bleu et rouge qui pourtant s'expriment à la base de la flamme sous l'orbite vide de son spectateur.