LE CHEMIN DE CÉLADON
Astrée et Céladon s'aiment. Abusée par un jaloux, Astrée se croit trahie et, de douleur, Céladon se jette dans le Lignon.
C'est sur les lieux de ce drame pastorale que vous emmène cette promenade.
Départ de La Bstie d'Urfé, demeure de la famille de l'auteur de l'Astrée,
en longeant le mur du jardin renaissance.
Le paysage au temps de l'Astrée était fait de paturages, les arbres depuis ont pris possession des lieux.
Première étape, le saut de Céladon.
Le Lignon, bien paisible aujourd'hui, était, au XVII° siècle une rivière fougueuse aux fortes crues. Un pont permet de continuer la promenade vers Montverdun,
et vers l'oratoire du Saint Porchaire.
Quittons un instant notre roman pour une douloureuse histoire.
Au VII° siècle ce moine de l'île de Lérins fut victime de la cruauté des Sarrazins. On lui arracha les yeux.
Aveugle, il revint à pied dans son pays du Forez, le visage ensanglanté. Chaque jour il allait baigner ses blessurs dans l'eau d'une source.
Mais en 730 les Sarrazins inondèrent de leur barbarie les bords de Loire et, à la recherche d'un trésor, achevèrent le saint homme d'un coup de lance.
"L'amour de mon Dieu, voilà mon trésor" furent ses dernières paroles.
Il est représenté les orbites vides et sanglantes,
Tenant ses yeux dans sa main.
Mais ne laissons pas Céladon balloté plus longtemps dans le cours tumultueux du Lignon.
Le courant le dépose sur le sable où trois Nymphes, Galathée, Silvie et Léonide le recueillent.
Un peu plus loin le tombeau du poète ou tombeau de Céladon que ses amis bergers croyaient mort.
Une jolie promenade au fil des découvertes, un arbre-banc,
un alien de bois flotté.
Qu'on ne parle plus de malheurs,
Que les pleurs
Cessent de ternir vos visages.
Puisqu'il est fatal qu'à son tour
Lignon marie en ses rivages
Les douceurs de la paix
Aux charmes de l'amour.
Ainsi se termine l'Astrée d'Honoré D'Urfé.