LES QUATRE CHEMINS

Connaissez-vous l'histoire du Vizir et de la Mort racontée par Farid ud-Dïn Attar, il y a bien longtemps ?

" Il y avait une fois, dans Bagdad, un Calife et son Vizir. Un jour, le Vizir arriva devant le Calife, pâle et tremblant :

« Pardonne mon épouvante, Lumière des Croyants, mais, devant le Palais une femme m’a heurté dans la foule. Je me suis retourné  et cette femme au teint pâle, aux cheveux sombres, à la gorge voilée par une écharpe rouge, était la Mort. En me voyant, elle a fait un geste vers moi. Puisque la mort me cherche dans Bagdad, Seigneur, permets-moi de fuir me cacher loin d’ici, à Samarcande. En me hâtant, j’y serai avant ce soir ».

Sur quoi il s’éloigna au grand galop de son cheval et disparut dans un nuage de poussière vers Samarcande. Le Calife sortit alors de son Palais et lui aussi rencontra la Mort. Il lui demanda :

« Pourquoi avoir effrayé mon Vizir qui est jeune et bien-portant ? »

- Et la Mort répondit :

« Je n’ai pas voulu l’effrayer, mais en le voyant dans Bagdad, j’ai eu un geste de surprise, car je l’attends ce soir à Samarcande ".

Alors, prenez le chemin que vous voulez, votre destin, bon ou mauvais, vous attend précisément au bout de ce chemin.

 "LES QUATRE CHEMINS", acrylique, 80x60 cm, juillet 2014

Comments

[Sallyline]

J'aime beaucoup cette histoire de Mort qui te trouve quoi que tu fasses quand vient ton heure. Ce tableau offre effectivement plusieurs possibilités et je me demandais quel chemin j'aurais voulu suivre. Peut-être celui qui part vers le fond à droite car il longe un grand champs de fleurs blanche set n'est pas trop ombragé, sans doute baigné de lumière.

Et toi, lequel as-tu pris? As-tu choisi ton sujet avant de décider lequel emprunter ou sur le chemin du retour?

[Lagroupie]

2ème § - 1ère ligne : "soulèvent"... Quelle honte !

[Lagroupie]

Histoire sinistre, pour accompagner ce tableau que j'aurais bien cru inoffensif, sans le titre et le contexte. Certes, l'horizon est trouble donc incertain, mais du tracé des chemins et des couleurs du paysage émane une sorte de sérénité. Sans doute, est-ce là la tragédie ? Quand on a péniblement parcouru le chemin, en trébuchant et en s'embourbant, tenté parfois par des voies de traverse, le couperet ne tomberait-il pas au moment même où l'on commence à apprécier le paysage ?



Ce conte et ce tableau soulève mille réflexions. Qu'est-ce qui rend l'histoire sinistre ? Et cette croisée des chemins, un point de départ ou un but à atteindre idéalisé ? Et comment j'aurais représenté le destin, si j'en avais le talent ? Submersion d'émotions, de questions... brainstorming, au sens propre du mot. Je ne remercie pas l'Artiste de la nuit blanche qui s'ensuivit... DM

[Framboise]

Ton histoire de vizir fait dresser les poils des bras!

Voilà un tableau champêtre qui invite à la philosophie

Cette croisée des chemin évoque les choix permanents qui s'offrent à nous et qui écrivent notre destin sur la trame des impondérables. Pour moi notre destin n'existe pas dans le futur mais chacun de nos choix engage le choix suivant jusqu'à l'ultime qui clos notre destiné qui fait alors partie du passé.

La vraie question me semble concerner la liberté de nos choix.