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NOIR DE BOUGIE
25 mai 2014

LABOUR FOREZIEN

Le titre de ce post, et du tableau que je viens de terminer, vous évoque le titre d'une œuvre bien connue à laquelle je rends ce modeste hommage.

"Labourage nivernais" de Marie-Rosalie Bonheur, dite Rosa Bonheur.

labourage_blog

 

Vous pouvez voir l'œuvre sur "Art Project" avec, en zoomant, des détails d'une grande netteté.

t_te_de_boeufs

Sa vie est inhabituelle pour l'époque, comparable à celle de George Sand qu'elle admire. Elle fume le cigare, s'habille en homme pour fréquenter les foirailles et marchés aux bestiaux où elle trouve ses modèles. Pour ce faire,  elle doit demander une autorisation de travestissement, renouvelable tous les 6 mois en Préfecture de Paris !

Permission_de_travestissement_Rosa_Bonheur

C'est une peintre animalière, reconnue pas ses pairs. Delacroix manifeste dans son journal l'admiration qu'il ressent pour son travail.
Théophile Gautier lui rend un hommage à double tranchant, pas très féministe : "avec elle, il n'y a pas besoin de galanterie ; elle fait de l'art sérieusement, et on peut la traiter en homme. La peinture n'est pas pour elle une variété de broderie au petit point ".

Première femme à recevoir, des mains de l'impératrice Eugénie, les insignes de chevalier dans l'ordre de la légion d'honneur, dans son atelier de By près de Thomery en Seine et Marne. On peut visiter son atelier à la limite de la forêt de Fontainebleau. Elle reçoit Buffalo Bill qui lui offre un costume de Sioux, etc. 

Cette vie romanesque et originale masque souvent son œuvre . Classique, réaliste, elle jouit d'une grande renommée à son époque, mais l'Impressionnisme a tout raflé pour la postérité.

Allez voir "Labourage nivernais" au Musée d'Orsay. Par-delà l'anecdote, cette marche loude, puissante, persévérante, des bœufs du Morvan (race aujourd'hui disparue) traçant un sillon sans fin,  évoque le sillon tracé par l'homme sur cette terre.

Lorsque j'ai croisé un grand champ labouré, en bord de loire, en dessous du château de Bouthéon, j'ai pensé à Rosa Bonheur et aussi à mon tableau "La sortie du port". Des sillons dans l'eau, dans la terre, un chemin tracé vers l'horizon.

Un visiteur au Moulin des Massons m'avait fait remarquer que, selon lui, la balise rouge en premier plan gâchait la pureté du tableau. Je crois qu'il avait raison. À juger sur cette simulation :

comparaison

Alors, cette fois, juste le labour.

labours_blog

"Labour forézien", acrylique, 81x60, mai 2014

 

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Commentaires
L
Pour ma part, je me permets de voter pour la balise. Mon regard s'y accroche, sans doute par peur du néant uniforme bleu ou parce que sa position au tiers gauche de la toile crée un équilibre élégant.<br /> <br /> <br /> <br /> Fort étonnement devant l'intitulé du nouveau post. « Mais qu'a-t-il donc encore inventé ?... », mais belle découverte de ce tableau de Rosa Bonheur. Atmosphère très champêtre où l'on ne s'étonnerait pas de rencontrer Germain et Marie de la Mare au Diable. Réalisme saisissant des bœufs et des mottes de terre. Décidément, le genre animalier me touche et j'ai une pensée pour Claude Meynier., la spécialiste du genre chez les Tupins. Merci aussi pour cette belle histoire de Femme qui prouve encore une fois que le milieu artistique a bien su reproduire le sexisme de la société. L'art ne serait pas synonyme d'ouverture d'esprit, de regard neuf sur l'autre... <br /> <br /> Quant «au « Labour forézien », pour le moment, dans sa version photographique, j'en apprécie surtout le ciel mouvementé. Me manque-t-il une petite balise au sol ?? DM
S
Personnellement je préfère la version qui fait cohabiter les deux couleurs primaires. J'aime cette balise qui nous ramène sur les flots même si la vision est moins surréaliste et que du coup eau et air forment deux entités plus distinctes.<br /> <br /> Je trouve le ciel de ce "labour forézien" moins intéressant mais j'admire le travail minutieux sur les terres du premier plan.<br /> <br /> Beau rapprochement avec cette toile de Marie-Rosalie Bonheur et merci pour cette anecdote du permis de travestissement!
N
Merci à Framboise pour ce nouveau commentaire si pertinent
F
La terre cultivée, dressée, scarifiée, le ciel débridé, sauvage, insoumis. L'ambivalence de cette toile nous confronte à un équilibre reposant qui est son fondement. Elle n'a effectivement besoin de rien de plus.<br /> <br /> Quant à la balise rouge de la marine eh bien la perdre c'est perdre un repère rassurant pour l'oeil mais c'est aussi se perdre dans ces fluides bleus avec un ressenti d'infini et de liberté.<br /> <br /> OK je vote sans la balise.
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